entreprise autonome et intelligence artificielle

Le mirage de l’entreprise autonome

Le séminaire de restitution du voyage de Veille dans la Silicon Valley d’Innocherche (Réseau veille innovation animé par Bertrand Petit) a offert un raccourci extraordinaire de la situation que je rencontre chaque jour dans mon métier de consultant, celle du mirage de l'entreprise autonome

Un risque très important de « Tech-Idolâtrie »

Vous avez vu des collègues investir dans SAP sans améliorer leur performance opérationnelle ? D’autres investir dans QlikView sans obtenir les tableaux de bord dont ils rêvaient ? Des derniers investir dans des technologies couteuses pour exploiter leurs Datas sans obtenir les informations souhaitées sur leurs clients ?

Cette illusion du « Magiciel » qui nous amène mes collègues et moi à croiser chaque jour des clients qui espèrent tout des logiciels et de la technologie, en abdiquant une partie de leur esprit critique.

De ce voyage en Californie d’Inno-cherche, il a été rapporté le meilleur. Je ne parlerai pas des projets Google X pour résoudre des problèmes mondiaux à l’aide de la technologie (Loon). Plutôt de Twist Bio-science, cette start-up américaine championne du génie génétique, qui promet d’encapsuler des masses immenses de données dans des séquences d’ADN synthétiques : imaginez qu’à la place des Data Center, énormes consommateurs d’énergie d’aujourd’hui, on ait la capacité demain de faire tenir le savoir de l’humanité dans l’équivalent de 7 ADN humains. Vous devinez les immenses perspectives que cela ouvre.  Pas de posture réactionnaire bien sûr : la technologie peut offrir le meilleur !

Il a été aussi été question ce soir-là d’Area. Là, j’étais dans mon champ d’expertises : ERP, CRM, extractions de données, « Datalake », Intelligence Artificielle et indicateurs de pilotage d’entreprise : mes centres d’intérêts professionnels depuis 20 ans !

« Enabling Self Driving Enterprise ! »

Telle est la promesse de cette nouvelle start-up en vue de la Silicon Valley. Après la voiture autonome, l’entreprise autonome. A l’ère de l’Intelligence Artificielle moyenne, une entreprise a levé des fonds en disant : « je suis votre assistant virtuel à la décision, je vous aide à piloter simplement en temps réel votre Business à l’échelle mondiale ». Rien que cela !? Sans que cela soulève ce soir-là une seule question.  Quel est mon point alors ?

Aujourd’hui, en praticien du domaine, je sais que cette promesse ne peut pas être réalisée.

Quand bien même elle pourra l’être demain serait-il souhaitable de laisser à un autre qu’au Dirigeant la décision de licencier des collaborateurs car cela améliore le profit à court terme par exemple ?

Et pourtant, Area n’est pas un cas isolé. Ce n’est que la caricature d’un phénomène, qui amène tellement de clients potentiels à tout attendre de la technologie, en oubliant au passage la nécessaire contribution de leurs équipes et d’eux même dans la réussite du projet. Jusqu’à un ami, brillant Dirigeant d’un cabinet de conseil en transformation digitale qui me disait récemment : « Nos clients collectent des montagnes de données sur leurs clients et ils n’en font rien. L’Intelligence Artificielle ne pourrait-elle pas indiquer automatiquement à nos clients de nouveaux usages à proposer à leurs clients, sans assistance humaine ? ». Bien sûr, l’I.A. pourra aider à faire cela, mais pas seule. Pas aujourd’hui en tous cas. Ne vous laissez pas aller à cette illusion simpliste !

Entreprise autonome à la sillicon valley

Allier le Sens, les ressources de créativité de vos équipes & la Technologie

Votre entreprise a un projet décisionnel ou Big Data en 2018 ? Je vous en conjure, avant de chercher la technologie qui est censée vous apporter une réponse toute faite, osez demander à quelles questions cette technologie va répondre et comment vos collaborateurs de terrain, en contact avec les clients peuvent aider à trouver les bonnes questions.  C’est dans cette « Alliance » entre la recherche de Sens d’une part, les ressources de créativité de vos équipes d’autre part et la Technologie bien appliquée que se trouve une réponse vraiment efficace.

Tu ne vas pas aller en vacances à Annecy mais je t’emmène en Normandie

Pour conclure, je vais citer Bertrand Petit qui écrit à la page 91 de son « Disruption 2017 » :

«…Avec l’image de l’application Waze que nous connaissons tous. Waze est capable en milieu de parcours de nous demander de bifurquer de prendre un autre chemin car elle a eu des informations que nous n’avons pas sur les embouteillages devant et a refait son calcul en nous demandant de lui faire confiance et de bifurquer sur la droite. Demain on peut appréhender un « super Waze de nos vies » qui prendra toutes nos données personnelles, nos souhaits de vacances ainsi que ceux de nos enfants et de nos compatriotes et qui in fine me dira « fait-moi confiance Bertrand cette année tu ne vas pas aller en vacances à Annecy comme souhaité mais je t’emmène en Normandie. Ne me demande pas pourquoi c’est un peu trop compliqué pour t’expliquer mais c’est l’optimum global que j’ai trouvé ». 

C’est la question de l’aliénation à la technologie et de la liberté qui est en jeu

Qui n’a pas été conduit un jour par son GPS a un endroit qu’il n’a pas choisi ?

Mon propos n’est bien sûr pas de vous inviter à abandonner Waze, à la veille d’acheter une voiture autonome pour retourner au Sextant et à la carte d’état-major.  Pas plus de vous détourner de l’Or Noir que constituent les informations dont vous disposez sur vos clients.  

Simplement, face à la tentation du « tout technologique », de ne pas renier la part d’intelligence, de courage, d’humanité et de faiblesse aussi, qui fait de vous un responsable porteur de sens.

Je terminerai en empruntant à Jean Staune le titre du dernier Zermatt Summit :

« Et vous ? En 2018, comment allez-vous faire vivre le débat sur la manière d’humaniser l'Innovation au sein de votre entreprise ? »


Quand l’urgence est le quotidien du contrôleur de gestion

Aujourd’hui, les actionnaires ou CODIRs de nombreuses grandes entreprises attendent les rapports sur l’état de l’activité dès le lendemain de la date d’arrêté de la période, du trimestre voire de l’exercice. Le temps réel est en passe de devenir le standard, l’urgence la règle.

Des reporting toujours plus en temps réel

Les données du mois dernier ne suffisent plus. Prendre les bonnes décisions et adapter la stratégie de l’entreprise dans un environnement en transformation est un exercice difficile. Les CODIRs exigent une connaissance fine et précise de l’activité pour les y aider.

 

Avec des moyens souvent inchangés, les équipes du contrôle de gestion doivent mettre les bouchées doubles et produire des reporting dans l’urgence avec un volume de données qui explose, au sein de Directions Financières résolument tournées vers une meilleure valorisation de la Data.

 

Un temps de contrôle important pour limiter le risque d’erreur avec Excel

Dans cette course contre la montre, les sources d’erreurs sont multiples. Les équipes se pressent. Elles collectent et traitent manuellement les données dans un tableur, le data-crunching leur prend beaucoup de temps, les copier/coller successifs ne sont pas sûrs et ne permettent pas de vérifier la provenance de l’information insérée dans le tableur. Les contrôles sont nécessaires mais chronophages car ils sont souvent faits manuellement, ligne par ligne parfois. Une erreur de saisie ou un oubli de vérification d’une cellule peut facilement passer à la trappe. La réconciliation des comptes est une étape délicate, et non automatisée, le risque d’erreur zéro n’existe pas.

 

Du fait de ces nombreuses opérations manuelles, le risque d’erreur est important et celui-ci augmente d’autant plus avec les délais urgents imposés. Les équipes du contrôle de gestion ont une épée de Damoclès au-dessus de leur tête. Au mieux leur réactivité est critiquée, au pire la qualité de leurs rapports est en danger.

 

Quelle nouveauté du côté des outils ?

De nombreuses solutions de Business Intelligence limitant le data-crunching par les équipes métiers tout en sauvegardant leur autonomie existent. En automatisant les reporting, certains outils de BI agile octroient à leurs utilisateurs beaucoup plus de temps à l’analyse. Et pour les meilleurs d’entre eux, sans complexité technologique.

 

 

En bref

Fondée et dirigée par Stéphane Robert depuis 10 ans, Essentiel Info simplifie le Data Management et propose des solutions décisionnelles Lean pour le pilotage d’activité et de trésorerie, le reporting réglementaire et la connaissance clients.